Détail de l'article

[Portrait de membre] Claire Gislon, Toulouse School of Economics

[Portrait de membre] Claire Gislon, Toulouse School of Economics

Après 3 ans à la Direction de la communication de l’Université Toulouse Capitole, Claire Gislon a rejoint Toulouse School of Economics (TSE) il y a tout juste un an. Face à la spécificité du contexte universitaire toulousain, TSE est parvenue à tirer son épingle du jeu en devenant Grand Etablissement autonome en 2022. Un statut particulier qui convient bien à la place singulière qu’occupe cet établissement public dans le paysage de l’ESR français.

Vous préparez le lancement d’un diplôme de grade Master. C’est une étape importante dans l’histoire de TSE ?

Oui en effet. Nous avons longtemps été principalement un laboratoire de recherche en économie. Créé par un chercheur toulousain, Jean-Jacques Laffont, qui, après son doctorat au MIT, a tenu à revenir à Toulouse pour lancer le projet fou de créer un laboratoire de recherche en économie de rang mondial. A l’époque, ce laboratoire était regardé comme un véritable Ovni. TSE a pris de l’ampleur après l’attribution du Nobel d’Economie à un de nos chercheurs, Jean Tirole, en 2014. Nos activités d’enseignement se sont progressivement développées. Le lancement de notre diplôme d’établissement à la rentrée 2026 viendra renforcer notre offre de formation qui a vocation à se développer encore dans les années à venir avec la création de nouveaux diplômes.

Votre Master fait figure d’exception dans le paysage de l’enseignement public. Pourquoi ? 

Effectivement le modèle que nous mettons en place pour ce diplôme est proche de celui des Grandes Ecoles avec un cycle préparatoire de deux ans correspondant à une Licence 1 et 2 puis une sélection en fin de L2 pour intégrer la suite du parcours en 3 ans (cycle école). Les étudiants pourront individualiser leur parcours, ils seront accompagnés dans leurs choix et dans la construction de leur parcours de formation. Ils auront accès à des modules transversaux de développement de soft skills et à de nouveaux services. 

Tout cela a un coût et amène des frais de scolarité inhabituels dans l’enseignement public français. A quoi répond ce modèle ?

Il est fort probable que les financements publics attribués à l’ESR décroissent. Or notre volonté est de ne faire aucun compromis sur la qualité de l’enseignement mais également de développer plus de services utiles aux étudiants. Il est donc indispensable de mettre en place des frais de scolarité. Ils seront basés sur un modèle solidaire et adaptés aux ressources financières des étudiants et de leurs familles. Nous proposerons également un système de bourses et d’exonération au mérite.

Quels sont vos principaux enjeux en termes de communication ? 

En premier lieu nous avons un important enjeu de notoriété. Notre établissement, encore relativement jeune (18 ans), souffre d’une confusion de nom avec Toulouse Business School (TBS) et Toulouse School of Management. Notre enjeu est aussi de faire reconnaître la contribution sociale et sociétale de l’économie. TSE pâtit aujourd’hui de l’image de la discipline jugée austère et incompréhensible par certains. Or, l’économie est un exceptionnel outil de compréhension du monde. Il nous faut montrer les apports et l’intérêt de l’économie pour former des acteurs capables de contribuer à changer le monde. Et valoriser l’approche transversale de notre discipline avec d’autres matières comme les mathématiques, l’histoire, l’anthropologie, etc. Enfin la nécessité de promouvoir une nouvelle offre de formation en France et à l’international va nous conduire à renforcer nos activités marketing.

Vous avez rejoint l’ESR il y a 8 ans après une première partie de carrière chez Renault puis au sein de grands établissements culturels publics. Quel est le fil rouge de votre carrière ? 

Tout au long de ma carrière, j’ai travaillé à la valorisation de marques, en repositionnement, fusion ou transformation. Au-delà de la stratégie, j’adore travailler sur l’implémentation : comment transformer l’essai et réussir le changement. Le travail autour de la marque induit de forts leviers de transformation. Ce fil rouge, je le retrouve aujourd’hui à TSE : avec comme cahier de charges de sortir d’une communication orientée majoritairement recherche pour promouvoir une offre de formation en plein développement, je suis sur mon terrain de prédilection. Raconter de belles histoires, valoriser les talents, développer la notoriété… Tous les ingrédients y sont !  

Votre équipe est-elle structurée pour y parvenir ? 

Même si TSE est 16è au classement de Shanghai en économie, nous restons encore un petit établissement par notre taille (2000 étudiants). De fait, mon équipe est plutôt bien structurée avec 7 personnes réparties en 3 pôles. Une partie de notre équipe est financée par notre Fondation dont la belle réussite fait référence. Dans ce contexte, notre équipe consacre une part encore très importante de son temps au soutien à la recherche. C’est un modèle assez particulier qui ne laisse pas toujours la place suffisante pour tout faire mais je reste confiante sur notre capacité à évoluer. 

En quoi un réseau comme l’ARCES est un soutien pour vous et votre équipe ? 

Avant tout, l’Arces nous apporte une richesse de points de vue et d’échanges qui est assez unique dans notre écosystème. Et, même si nous ne pouvons pas toujours en profiter, l’offre de formation est très intéressante. A titre personnel, au vu des enjeux de mon établissement, j’aurais besoin d’encore plus d’ouverture à  l’international notamment. Mais j’ai compris, grâce à l’Arces, que d’autres réseaux comme EUPRIO notamment pouvaient répondre à ces besoins.

Retour à la liste des articles

Inscription à la newsletter