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Dircom – Dircab, une alliance nécessaire

Dircom – Dircab, une alliance nécessaire

Eugénie Binet est Directrice de cabinet de la Présidence de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne et Vice-Présidente de l’Association Dircab-ESR. Elle nous partage son regard sur la place des directions de la communication au sein des universités et la manière dont elle perçoit la nécessaire alliance avec les directeurs et directrices de cabinet.

Quelle est votre mission au sein de l’association Dircab-ESR ?
Je suis chargée de la communication et des partenariats. Le principal enjeu de notre action est de mieux faire connaître le rôle et les spécificités du métier de directrice et directeur de cabinet des établissements d’enseignement supérieur. Ces fonctions, à la fois stratégiques et exigeantes, demeurent encore trop souvent méconnues, alors qu’elles jouent un rôle essentiel dans la gouvernance, la cohérence stratégique et la performance de nos établissements. 

En tant que Directrice de cabinet, de quelle manière travaillez-vous avec la Direction de la communication de votre établissement ? 
Je travaille en grande proximité avec la direction de la communication de mon établissement, qui est rattachée au cabinet. Nous avons des points hebdomadaires consacrés au suivi des projets et à la circulation de l’information — dans les deux sens — mais aussi périodiquement, des temps de réflexion plus stratégiques.  Nous fonctionnons véritablement comme un attelage, qui, je crois, ne se contente pas d’avancer : nous prenons le temps d’évaluer le chemin parcouru et de tracer la route à venir. Ces échanges réguliers sont une source précieuse d’ajustement et un véritable exercice d’intelligence collective. Ils offrent une lecture assez fine des besoins et des attentes, qu’il s’agisse des usagers, des composantes de l’université, des services centraux ou des partenaires. Et les remontées de terrain ne servent pas seulement à adapter la communication : elles réinterrogent parfois le projet de mandat lui-même, car la communication, dans sa mise en œuvre concrète, met à l’épreuve la clarté, la cohérence et la portée du projet politique. 

D’une manière générale, comment percevez-vous la place des Directions de la communication au sein des Universités ? 
Le rattachement de la direction de la communication au cabinet favorise une articulation étroite entre le projet de l’équipe présidentielle et la stratégie de communication de l’établissement. Cette proximité permet d’assurer la cohérence entre la vision politique et sa traduction opérationnelle, mais aussi de faire de la communication un véritable levier de mise en œuvre du projet d’établissement. Mais il n’existe pas, à mon sens, de modèle unique d’organisation ou de fonctionnement entre le cabinet de la présidence et la direction de la communication. Chaque établissement doit trouver son propre équilibre, selon sa culture, sa taille et ses priorités. En revanche, au fil des années, j’ai acquis une conviction : la communication ne doit jamais s’écarter du sens de l’action publique. Elle doit demeurer à la fois au service du projet stratégique de l’établissement et au service des usagers, autrement dit, ancrée dans le réel, nourrie par les usages et les pratiques et toujours fidèle à la mission du service public !

Vous avez parlé lors de la Grande Journée de la nécessaire association Dircab-Dircom au sein des Comités de direction. En quoi est-ce important que les deux fonctions travaillent main dans la main ? 
C’est absolument essentiel. Travailler en étroite collaboration entre direction de cabinet et direction de la communication garantit la cohérence du message et l’alignement entre la vision politique portée par la gouvernance et la parole publique de l’institution.
Par ailleurs, les enjeux de communication dans l’enseignement supérieur se sont considérablement amplifiés et complexifiés ces dernières années et les défis sont nombreux : informer les usagers, soutenir les stratégies de financement, renforcer l’attractivité de l’établissement, accompagner l’internationalisation, gérer la communication de crise, porter des messages forts de sensibilisation, qu’il s’agisse de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, de la promotion du développement durable et de la responsabilité sociétale, mais aussi des messages de prévention, notamment sur les questions de santé. Sans oublier un enjeu fondamental : la valorisation du rôle sociétal de l’université. 

Que peuvent faire les directions de la communication pour justement valoriser le rôle sociétal de l’Université ? L’Université souffre parfois en France d’une forme d’invisibilité… 
Je ne parlerais pas d’« invisibilité » de l’université en France. Elle est régulièrement au cœur de l’actualité et des débats publics et n’échappe d’ailleurs pas à différentes formes d’instrumentalisation politique. Mais il est vrai qu’il est très rarement fait la promotion de son rôle sociétal et de son impact réel, pourtant largement documenté par de nombreuses études et publications. C’est là que l’accompagnement des directions de la communication devient crucial. En s’appuyant sur des récits incarnés et des initiatives concrètes et visibles, elles permettent de révéler l’université au delà des instantanés médiatiques, comme un acteur majeur de la société : à la fois résilient et moteur de transformation, foyer d’émancipation et lieu d’engagement, ferment du débat démocratique et instrument au service du progrès social.
 

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