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Former les ingénieurs aux enjeux climat-énergie : le Groupe INSA initie un mouvement de fond

Former les ingénieurs aux enjeux climat-énergie : le Groupe INSA initie un mouvement de fond

Après la publication en mars dernier d’un important rapport destiné à nourrir les réflexions de l’ESR sur la manière dont les ingénieurs peuvent contribuer à un projet de transition socio-écologique, le Groupe INSA passe à l’acte : à la rentrée prochaine, de nouvelles maquettes pédagogiques seront déployées. Un premier pas décisif vers des formations nouvelle génération pour les ingénieurs de demain. Rencontre avec Véronique Desruelles, Directrice de la communication Groupe INSA et INSA Toulouse.

Pourquoi le Groupe INSA s’est-il emparé de la transformation des formations d’ingénieur ? 
Le Groupe INSA a toujours grandi sur des valeurs humanistes : lors de sa création en 1957, il s’agissait d’offrir au plus grand nombre la possibilité d’accéder aux formations d’ingénieur. Notre ancrage territorial en est le reflet. Aujourd’hui, il nous revient de poursuivre dans cette voie humaniste en contribuant à la transformation sociétale indispensable pour avancer sur la question climatique. Notre responsabilité est de former les ingénieurs de demain : ils doivent pour cela trouver dans leur formation les clés qui leur permettront de devenir des ingénieurs responsables, conscients et engagés.

Qu’est-ce qui a déclenché cette mise en mouvement ? 
Dès 2018 à l’INSA Lyon puis en 2020 à l’échelle du Groupe INSA, nous avons entamé un travail de réflexion en profondeur autour de nos modèles de formations afin d’accompagner les transformations sociétales, numériques et environnementales. Dans le même temps, deux publications ont marqué nos esprits : le Manifeste pour un réveil écologique dans lequel des étudiantes et étudiants affichaient des attentes fortes et The Shift Project qui interpellait sur la nécessité de mobiliser l’enseignement supérieur sur les questions socio-climatiques.

Comment avez-vous mené ce projet ? 
L’ensemble du travail a été mené avec The Shift Project. Cela a donné une force et de l’envergure à la démarche engagée. Pendant 18 mois, nous avons procédé à un état des lieux approfondi de l’ensemble de nos formations en réfléchissant à la manière dont nous pouvions mieux intégrer les enjeux socio-écologiques. Bien entendu les étudiantes, étudiants, les enseignants-chercheurs et les acteurs économiques ont été parties prenantes de toutes les réflexions. Cela nous a permis d’identifier les compétences attendues et a fait émerger une réalité indiscutable : toutes les disciplines scientifiques ont leur part à jouer. 

Le rapport publié en mars a marqué les esprits. C’était une étape importante pour vous ?  
À travers le rapport, nous avons pu poser nos ambitions et prendre position publiquement sur les enjeux politiques inhérents à cette question. La publication du Manifeste en parallèle du rapport a permis de rappeler que seuls nous n’arriverons à rien. Le mouvement doit être général à l’échelle de l’ESR et plus particulièrement des écoles d’ingénieur. Le rapport et les documents connexes viennent donner de nombreuses clés aux institutions pour se mettre en action. 

Pour autant, ce n’était pour vous qu’une première étape… 
Oui nous ne sommes qu’au milieu du gué ! Il nous faut désormais concrétiser et passer à l’action à l’échelle de notre Groupe. Pour cela, nous travaillons avec les enseignants-chercheurs à l’adaptation des maquettes pédagogiques. Tous les programmes de 1ère année proposés par nos 7 Écoles intégreront à la rentrée 2023 de nouveaux cours pluridisciplinaires dédiés à la question climatique et les cours existants auront été adaptés pour intégrer dans chaque discipline les enjeux qui la concernent. C’est un énorme travail comme vous pouvez l’imaginer.

De quelle manière votre organisation vous permet de porter ce type de projet ? 
Le Groupe INSA a cette spécificité de travailler en réseau. C’est un groupe collaboratif, y compris au niveau de sa gouvernance. Personnellement, je chapeaute depuis 10 ans la Direction de la communication du Groupe et de l’INSA Toulouse. Notre organisation repose sur un modèle très souple et agile. On s’appuie toutes et tous sur les autres équipes au gré des projets et des disponibilités. Cela fonctionne très bien et génère une belle synergie. À Toulouse, nous sommes 6 au sein du service et travaillons sur la stratégie et la coordination de l’ensemble des actions de communication, comme notamment les admissions pour l’ensemble du Groupe. D’autres équipes com’ nous accompagnent sur la Fondation et le mécénat, le développement international, etc. 

Vous serez présente au colloque de La Rochelle ? 
Oui bien sûr, j’ai même le plaisir de participer à la table ronde « Communication responsable : et si on commençait par nous ? ». En effet, nous intégrons cette attention à l’environnement dans les différentes activités des INSA, y compris la communication, sur le fond comme sur la forme.
Ce colloque sera l’occasion pour ma part de marquer mon retour à l’ARCES après quelques années d’absence. J’en suis par avance ravie ! 

Le Groupe INSA en quelques chiffres clés 
•    22 000 étudiants
•    7 INSA nationaux, 1 INSA international et 6 écoles partenaires 
•    3 300 diplômés par an

En savoir plus sur le projet « ClimatSup INSA : Former l’ingénieur du 21e siècle » et télécharger le rapport, le guide méthodologique et la synthèse

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