Quelle est la vocation première de Campus France ? 
En tant qu’opérateur de l’Etat, Campus France est missionnée par le Ministère des Affaires Etrangères et le MESRI pour développer à l’international l’attractivité des études supérieures en France. Partie prenante de la marque « France », nous nous inscrivons pleinement dans la stratégie gouvernementale « Bienvenue en France » déployée depuis 2018 qui vise à attirer 500 000 étudiants internationaux d’ici 2027. Nous comptons actuellement 370 000 étudiants internationaux sur le territoire.

Comment Campus France est-elle organisée ?
Nous sommes plus de 200 salariés au siège parisien auxquels il faut ajouter quelques délégations en région. L’Agence mène plusieurs missions de front : la valorisation de l’ESR français, mais aussi la gestion des programmes de mobilité et l’accueil des boursiers. Nos équipes travaillent en lien avec le réseau des 275 espaces Campus France présents dans les ambassades françaises du monde entier, dont l’une des missions est de relayer nos campagnes et actions de communication auprès des étudiants locaux. 
Quel est l’intérêt pour un établissement de collaborer avec Campus France ? 
Les établissements qui nous sollicitent viennent chercher des outils et des ressources pour construire une stratégie internationale à la hauteur de leurs ambitions. Nous produisons beaucoup de données sur les grandes zones géographiques. Notre réseau au sein des ambassades est également un appui important pour les établissements qui souhaitent approfondir les opportunités par pays. Au-delà des délégations françaises que nous coordonnons sur les grands salons internationaux, il nous arrive également, de manière très ciblée, d’organiser des visites avec des délégations d’établissements. Enfin, les établissements adhérents au Forum Campus France sont associés à la réflexion et à l’élaboration de propositions autour de l’attractivité de la France. 

En quoi le label Bienvenue en France vient compléter cette stratégie ? 
Ce label fait partie intégrante de notre mission. Il vise à garantir aux étudiants étrangers un niveau d’accueil et une qualité de service optimum. Aujourd’hui près de 140 établissements d’enseignement supérieur français sont labellisés. C’est un bel outil de promotion internationale pour eux. 

Qu’en est-il de l’attractivité des études en France ? 
La France a tous les atouts pour rester un grand pays d’accueil, notamment grâce à l’excellence de ses formations : le pays se distingue désormais aux premières places des classements internationaux. Le cadre de vie, la culture, le patrimoine, la vie étudiante mais aussi l’accès aux soins demeurent plus que jamais des points forts. Avec le Brexit, la France, au cœur de l’Europe, a aussi une opportunité à saisir pour attirer davantage les étudiants des pays voisins. Pour cela il faut notamment continuer à développer l’offre de  formation en anglais. 

Est-ce que la crise sanitaire a été un frein ? 
Moins qu’ailleurs, car la France a été un des rares pays à maintenir l’accès aux étudiants étrangers sur son territoire pendant la pandémie. Les études faisaient partie des motifs impérieux de déplacement. Et cela a plutôt bien fonctionné, avec un retour à la normale en termes d’effectifs dès la rentrée de 2021. 

Vous avez pris votre poste en septembre dernier. Après Sciences Po, c’est une manière de regarder de l’autre côté du miroir ? 
En quelque sorte oui. Cela me donne une vision plus globale du secteur. J’aime l’idée de contribuer à l’attractivité de la France tout en aidant les établissements, quelle que soit leur notoriété, à exister à l’international. J’aime aussi l’interaction et la diversité des missions qui nous sont allouées. Mon équipe - une quinzaine de personnes aujourd’hui – travaille en lien étroit avec les directions en charge de la promotion et des événements : la direction de la coordination géographique – le cœur du réacteur de l’agence ! – et la direction des relations extérieures et institutionnelles. Cette forte émulation est également stimulée par la richesse des profils : les salariés Campus France viennent d’horizons très variés (établissements, ambassades, secteur privé…), avec en commun la passion de l’international !

Quels sont vos principaux challenges ? 
Il nous faut tirer les enseignements de la crise et les intégrer dans nos stratégies. Après deux années de distanciel, l’envie de venir vivre une expérience d’études à l’étranger est bien là, on le constate chaque jour. A nous tous maintenant de nous saisir de ce rebond pour faire de l’année 2022 l’année du retour de la mobilité.