
A la tête du service communication de l’ESSEC Business School depuis 6 ans maintenant, Natalie Kettner dirige une équipe de 15 personnes. Franco-américaine, elle connait très bien les enjeux du secteur des Business Schools à la fois très exigeant et très concurrentiel dans lequel elle évolue depuis près de 20 ans.
Comment adopter les nouveaux codes de communication pour s’adresser aux jeunes générations tout en restant alignée avec ses valeurs, sa stratégie et sa réputation quand on est une institution d’excellence reconnue internationalement ? La récente campagne institutionnelle Transcend, saluée par un Prix de l’ARCES en juin dernier, nous a montré que c’est possible. Rencontre.
A travers la campagne Transcend, vous portez la nouvelle stratégie de l’Ecole en faisant le choix d’un ton et d’une approche très singulière. Qu’est-ce qui vous a permis d’oser ce parti-pris ?
C’est le fruit d’une véritable co-construction au sein du COMEX. En faisant le choix d’associer la direction de la communication à la réflexion stratégique de l’établissement, notre directeur général a envoyé un message très clair : nous sommes les porte-drapeaux de la stratégie et nous participons à penser la meilleure manière de décliner cette stratégie et de l’ajuster pour maintenir une complète cohérence entre ce qui est dit et montré avec ce qui est fait et vécu par les parties prenantes. Cela m’a permis d’être pleinement associée à l’élaboration du plan stratégique et de penser avec le COMEX la manière de le décliner côté communication.
Cette place au sein du COMEX n’est pas une évidence dans toutes les institutions de l’ESR. Qu’est-ce que cela vous permet en tant que Dircom ?
Le ou la directrice de la communication est avant tout un stratège, un chef d’orchestre et un bâtisseur d’histoires. Pour être cohérent à tous points de vue, nous ne pouvons pas arriver en bout de chaine par rapport à la stratégie de l’établissement. Etre au COMEX me permet d’être informée de ce qu'il se passe d’important au sein de l’institution, d’être au cœur des réflexions et de pouvoir être force de proposition. J’ai conscience que ce n’est pas partout le cas mais cela me semble essentiel si on veut être efficace et cohérent.
En quoi la campagne Transcend reflète-t-elle l’identité et le positionnement de l’Ecole ?
A travers cette campagne, c’est avant tout l’esprit d’ouverture que nous avons voulu illustrer : en incitant à porter un autre regard, en montrant la diversité des points de vue, nous illustrons ce qui nous anime et nous porte : l’ouverture au monde,la transdisciplinarité et l’esprit pionnier. Cette campagne est aussi le reflet de notre capacité d’innovation et de notre esprit humaniste et responsable.
Quels sont les principaux enjeux de l’ESSEC côté communication ?
Notre principal enjeu est de fédérer nos communautés en France comme à l’international pour ancrer le sentiment d’appartenance. En tant qu’institution académique d’excellence, on se doit de maintenir partout et tout le temps notre réputation et maintenir les bases d’une marque cohérente. Partout dans le monde, notre enjeu est qu’il n’y ait qu’une seule et même marque ESSEC. Cela ne nous empêche bien sûr pas de nous adapter aux marchés locaux sur lesquels nous sommes présents à l’international, à Singapour et à Rabat ainsi que dans nos hubs à New-York et à Londres.
Les étudiants sont de plus en plus exigeants en termes de contenus. Comment parvenez-vous aujourd’hui à capter leur attention ?
Nous avons trouvé avec Instagram un ton et un style qui semble bien convenir à nos étudiants : notre taux d’engagement sur ce réseau est très élevé, et même supérieur à celui d’Harvard Business School ! Nous avons choisi de leur parler de ce qui les touche, les concerne et fait sens pour eux : la vie étudiante, les activités sur le campus, leur écosystème, le tout avec sincérité, authenticité et émotion. Nous nous appliquons à développer des contenus riches de sens et pertinents.
En tant que Grande Ecole de Management, vous avez une place particulière au sein de l’écosystème ESR. Qu’est-ce que vous apporte un réseau comme l’ARCES ?
Nous apprécions particulièrement l’offre de formation extrêmement pertinente proposée par l’ARCES. Mon équipe est très demandeuse de formations et ravie de pouvoir aller se confronter aux problématiques les plus actuelles de nos métiers aux côtés d’institutions pairs. De mon côté, un réseau comme l’ARCES est un lieu essentiel pour rompre la solitude du Dircom et bénéficier de regards croisés sur les grands enjeux de notre secteur sans cesse en mouvement.
Quelle contribution pourriez-vous avoir envie d’apporter au réseau ?
La pression de la concurrence nous conduit à développer une expertise particulière sur certains sujets, comme la gestion des classements. Dans le domaine des écoles de commerce, la longue tradition et la multiplication des classements français et internationaux en font une activité à part entière et stratégique. Je pense qu’il pourrait être intéressant de croiser nos regards sur un sujet qui est aujourd’hui extrêmement stratégique, tant pour les Universités que pour les Ecoles.
Un mot pour conclure sur votre actualité de la rentrée ?
Nous inaugurerons à la fin du mois notre campus de Cergy dont les travaux de rénovation ou, je devrais dire « réinvention », sont désormais achevés. Nous y sommes installés depuis plus de cinquante ans et sommes très attachés à ce lieu : ce campus a une vraie histoire et contribue à asseoir notre identité et notre ancrage territorial. Nous avons des liens très forts avec la ville de Cergy et sommes soutenus par les collectivités territoriales avec lesquelles nous développons de vraies synergies. Ce campus nouvelle génération - résolument tourné vers l’avenir - est également la vitrine de nos différents champs d’expertise et de nos dernières innovations en matière d’apprentissage. C’est une étape très importante pour l’Ecole et cela occupe bien nos équipes !